
Si elle est aujourd’hui utilisée pour aussi bien pour soulager des pathologies que pour accompagner des athlètes de haut niveau ou des sportifs amateurs, la cryothérapie, ou thérapie par le froid, a d’abord été développée en rhumatologie, pour soulager les douleurs articulaires comme l’arthrose. Mais est-ce que la « cryo » peut aussi aider à soulager une tendinite ? ON vous répond !
Les origines de la tendinite, qui peut être touché ?
Une tendinite, ou tendinopathie, désigne toute affection douloureuse d’un tendon, qui peut trouver différentes origines, notamment des micro-lésions faisant suite à des traumatismes répétés, une inflammation due à une sollicitation excessive, une calcification (dépôt de calcium), ou une pathologie chronique (A). Les membres les plus souvent touchés sont l’épaule, le poignet, le genou, le coude ou la cheville (tendon d’Achille).
Les tendinites sont fréquentes suite à une répétition prolongée de mouvements, un manque d’échauffement, une mauvaise posture ou un entraînement sportif excessif. Les personnes les plus touchées sont alors celles qui sollicitent trop certaines articulations, telles que les athlètes de haut niveau ou sportifs amateurs, les travailleurs manuels comme les artisans ou les manutentionnaires, les personnes sédentaires reprenant trop brusquement une activité physique ou encore les personnes âgées qui ont perdu en souplesse articulaire.
Comment la cryothérapie va-t-elle agir pour soulager les douleurs ?
Le principe de la cryothérapie est d’utiliser le froid pour ses bénéfices sur le corps. Elle peut être réalisée par une application locale, en exposant la zone à traiter au froid, ou par une application globale, en exposant tout le corps au froid, on parle alors de cryothérapie corps entier (CCE). On utilise notamment la cryothérapie pour soulager les cas de tendinite, ou tendinopathie. Des études (B) ont en effet démontré que la cryothérapie permet de réduire de manière significative la douleur chez les patients atteints, aussi bien à court terme qu’à long terme.
En effet, la cryothérapie agit de différentes manières pour soulager les douleurs liées à une tendinite :
- Effet de vasoconstriction, c’est-à-dire un resserrement des vaisseaux sanguins, qui permet de limiter l’inflammation, souvent à l’origine des douleurs liées à une tendinite, mais aussi de réduire l’œdème, c’est-à-dire le gonflement parfois associé à une tendinopathie. En améliorant la circulation sanguine par la vasoconstriction, la cryothérapie permet également d’accélérer la récupération.
- Effet antalgique, car la baisse soudaine de température provoque un ralentissement de la vitesse de conduction nerveuse (C). En d’autres termes, le froid engourdit les nerfs et permet donc de réduire, voire de se débarrasser de la douleur.
Les différentes façons d'utiliser la cryothérapie
Il existe plusieurs façons d’utiliser la cryothérapie :
- La poche de glace : appliquée localement à l’endroit douloureux, elle est le moyen le plus commun de traiter une tendinite car elle est localisée et simple d’utilisation à la maison.
- L’attelle de cryothérapie : elle permet de cibler spécifiquement une articulation, par exemple le genou, la cheville, l’épaule ou le coude, et ne nécessite pas d’être maintenue à la main.
- La botte de cryothérapie : elle localise les membres inférieurs tout en facilitant la marche.
- Le bain de cryothérapie : il s’agit d’un bain froid maintenu à environ 10 °C. On peut s’y plonger entièrement dans le cadre d’une cryothérapie corps entier (CCE), ou immerger le membre atteint de tendinite. On peut réaliser la séance de bain glacé en centre de remise en forme ou à domicile, grâce à un dispositif d’ice bath portable.
- La machine de cryothérapie compressive : cet appareil associe les effets de la cryothérapie et ceux de la compression et permet notamment de faire pénétrer le froid plus profondément dans les tissus, ce qui peut s’avérer particulièrement bénéfique pour le traitement d’une tendinite.
- Une séance en cabine CCE : il s’agit de s’exposer entièrement à des températures d’environ – 110 °C pendant 2 à 3 minutes, en consultant un centre de remise en forme. La cryothérapie localisée est plus adaptée au traitement de tendinopathie mais une séance en cabine peut être utile pour les tendinites provoquant des douleurs diffuses ou pour les sportifs qui souhaitent également récupérer plus rapidement.
La cryothérapie peut-elle soigner définitivement ma tendinite ?
La cryothérapie permet de soulager efficacement les symptômes de la tendinite en apaisant la douleur (B), et en diminuant l’inflammation et l’œdème. Mais elle ne permet pas de guérir la tendinopathie, qui est souvent liée à une sur-sollicitation du membre concerné.
Autres conseils pour soigner naturellement votre tendinite
Si la cryothérapie permet de soulager la douleur de la tendinite grâce à son effet anti-inflammatoire et antalgique, il est essentiel pour une guérison durable de consulter un professionnel de santé et d’offrir du repos à l’articulation touchée, voire de l’immobiliser grâce à une attelle. Une rééducation peut également être préconisée.
Existe-t-il des effets secondaires ?
Aucun effet secondaire majeur de la cryothérapie n’a été reporté. Certains effets indésirables mineurs ont toutefois été reportés, à savoir des rougeurs, brûlures ou douleurs au moment de l’exposition. Les dangers de la cryothérapie sont surtout liés à une utilisation malgré des contre-indications, à savoir une pathologie cardiaque ou circulatoire, des céphalées de tension, une sensibilité pathologique au froid, de l’épilepsie, certaines pathologies urinaires ou rénales ou certains cas d’infections.
Références
(A) Chanteloup, C (2013). La tendinopathie d’Achille du badiste vétéran.
(B) Dupuis, F., Barrett, E., Dubé, M. O., McCreesh, K. M., Lewis, J. S., & Roy, J. S. (2018). Cryotherapy or gradual reloading exercises in acute presentations of rotator cuff tendinopathy: a randomised controlled trial. BMJ open sport & exercise medicine.
(C) Adam, J. (2014). Impact de la cryothérapie corps entier sur la récupération musculaire chez le sportif. Kinésithérapie, la Revue, 14(152-153), 61-65.