Cryothérapie, dans quels cas y avoir recours ?

Publié le 24/05/2019 Temps de lecture: 8 minutes

Cryothérapie, dans quels cas y avoir recours ?

La cryothérapie (thérapie par le froid) est utilisée lors de traumatisme/blessure aigue (comme les entorses), douleurs chroniques, spasmes musculaires, courbatures (DOMS), inflammation et oedème et pour la récupération musculaire.

Suite à un Traumatisme, penser à la Cryothérapie

« La section qui abordera les traumatismes, n’inclus pas les traumatismes induits par l’exercice physique lui-même (exercice à haute intensité, à forte dominante de régime de contraction musculaire excentrique). Les effets de l’exercice physique seront abordés dans la section récupération musculaire »

L’utilisation du froid en local est un procédé courant. En Angletterre, 80% des médecins au service des urgences recommandent d’utiliser du froid dans la gestion des entorses de cheville, en Irlande, les médecins d’urgence rapportent que 73% des médecins prescrivent du froid.

Pourtant 30% ne sont pas sûr des bénéfices du froid à des fins thérapeutiques. C’est l’expérience (47%) et le sens logique (27%) qui priment et seulement 17% se référent à la science comme raison valable (Collins, 2008).

Plusieurs études ont été conduite selon une procédure randommisée et contrôlée (Bleakley et al. 2006, 2007, 2010) pour comparer l’efficacité de protocole de traitement :

  • Bleakley et al. (2006) a comparé un traitement intermittent avec de la glace (10 minutes de glace, 10 minutes à température ambiante, 10 minutes de glace, toutes les 2 heures,n = 43) à un protocole standard de 20 minutes de glaçage continu (2 heures; n = 46) au cours des 72 premières heures après une entorse aigue de la cheville.

« Les résultats montrent que les patients traités avec le protocole de glaçage intermittent avaient significativement (p<0,05) moins de douleur à la cheville à l'activité que ceux traités avec le protocole de glaçage standard de 20 minutes. 

Cependant, il n'y avait pas de différences significatives entre les conditions de glaçage pour le mouvement fonctionnel de la cheville, du gonflement ou de la douleur au repos. »

  • Bleakley et al. (2007, 2010) a appliqué le protocole PRICE (Protection Rest Ice Compression Elevation) pour comparer un glaçage intermittent et la compression seule (n = 51) à un glaçage intermittent à la compression combinée à un exercice thérapeutique (cryocinétique, n = 50) dans la prise en charge de l'entorse aigue de la cheville.

« Les résultats montrent que les patients du groupe cryocinétique ont présenté des améliorations significatives de la fonction de la cheville à court terme par rapport à un glaçace intermittent et compression standard. »

  • Bleakley et al. (2004) a expliqué que l’utilisation de compression avec de la glace améliorerait significativement la baisse du gonflement et l’amplitude du mouvement. On observe une diminution de la douleur ce qui pourrait expliquer un retour au travail et au sport plus rapide.

Conclusion : Le froid montre des résultats efficaces en post-traumatique sur la réduction de la douleur peut-importe le protocole utilisé.

Le froid couplé à de l’exercice thérapeutique et la compression améliore significativement la fonction et le retour au sport précoce après un traumatisme. Il faut cependant rester prudent concernant ces affirmations, en effet, les preuves de l’efficacité de la thérapie par le froid sont limitées, car beaucoup d’études comportent des biais importants de méthodologie.

La cryothérapie pour la récupération musculaire

Pour réduire la fatigue musculaire, plusieurs techniques utilisant du froid sont récemment apparues et sont fortement plébiscitées par les équipes sportives de haut-niveau :

  1. L’immersion en eau froide (CWI) ou l’application de glace.
  2. L’exposition au froid dans des caissons à des températures négatives (WBC).

L’entraînement comme la récupération sont liées à des adaptations. Si le corps subit des contraintes trop importantes de manière inhabituelles sur le corps (exercices à dominante excentrique, de fortes intensités ou de grandes durées induisant des sur-sollicitations).

Ce stress peut-être de nature métabolique, mécanique ou les deux. Quelles sont les hypothèses qui justifient l’utilisation de technique de froid pour accélérer la récupération musculaire ?

On peut diviser en deux les effets attendus pour favoriser une meilleure récupération :

  1. Des effets immédiats après l’arrêt de l’exercice pour accélérer la récupération, lorsqu’on est confronté à un enchainement d ‘épreuves compétitives, lorsqu’une épreuve est réalisée dans un environnement très chaud ou lors de charges importantes d’entraînements répétitives.
  2. Des effets diffus dans le temps, sur plusieurs heures et jours.

« La thérapie par le froid est communément décrite comme une technique pour soulager la douleur et les inflammations due au stress mécanique provoqué par l’exercice. Pour témoigner de l’efficacité de cette technique, les études se sont intéressées à évaluer la perception de douleur, la perception du taux des DOMS et de manière plus objective, l’atténuation des marqueurs plasmatique sanguin (témoins d’un stress mécanique de cellule musculaire). »

Les Actions à très court terme de la Cryothérapie

Pour certaines pratiques sportives, il arrive de devoir réaliser plusieurs épreuves dans une même

journée ou une même semaine pour atteindre les phases finales. Le froid pourrait s’avérer une technique intéressante d’accélération de la récupération musculaire pour des pratiques demandant une forte intensité comme le sprint.

Plusieurs études introduisent une mesure de la performance, comme témoin de l’état de fatigue, on observe des résultats contradictoires :

  • Parouty et al. (2010), Crowe et al. (2007), ont montré que l’immersion en eau froide corps entier, entre la réalisation de performance de type sprint, a altérer les résultats (Parouty et al. 2010 ; Crowe et al. 2007).

« Les auteurs font l’hypothèse d’une température musculaire atteinte trop froide, engendrant des altérations des fonctions contractiles des muscles. »

  • Deux autres études ont pu observées après une épreuve sportive dans un environnement chaud (>30C) et l’utilisation de froid immergé une amélioration de la récupération musculaire 2h après l’exercice mais plus faible que dans le groupe n’ayant pas eu recours à l’immersion en eau froide (Pointon et al. 2012).

« Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ces améliorations observées uniquement dans un environnement chaud 2h après. Le froid pourrait provoquer des inhibitions au niveau central de l’état de fatigue musculaire puisqu’on observe une activation volontaire des muscles et une production de force plus importante (Pointon et al. 2012).

Les auteurs pensent que le froid permettrait une élévation de l’état d’éveil favorable pour produire à nouveau une performance sportive. On pourrait comparer à un boost émotionnel. »

  • D’autres auteurs, observent une réduction du flux sanguin dans les membres inférieurs ou une réduction du volume sanguin après immersion (Ishan et al. 2016).

« Toutefois, ces études n’apportent pas de preuves concluantes. Lorsqu’on plonge un corps dans de l’eau celui-ci est soumis à des pressions. C’est le principe de la compression musculaire et la contention veineuse qu’on utilise avec des bas ou chaussettes pour améliorer le retour veineux. »

  • En comparant, l’immersion après l’exercice dans une eau à 8C, à 22C et sans immersion,

Mawhinney et al. (2013) testent directement l’effet mécanique de l’immersion d’un corps et l’effet de l’eau glacée. Les résultats indiquent une diminution du flux sanguin dans les deux conditions immersions mais aucune différence entre ces conditions.

« La réduction du flux sanguin dans le muscle n’est donc pas due au froid, d’autres mécanismes, comme la compression, apporteraient les bénéfices observés. »

  • Selkow et al. (2012) montrent, aucune amélioration de la vasoconstriction locale. Et, plusieurs études n’ont démontré de preuves en faveur d’une amélioration de l’élimination des métabolites produits par la contraction musculaire.
  • Wilson et al. (2018) démontrent des effets délétères du froid (WBC, CWI) pour favoriser la récupération après un marathon. Les résultats sont en faveurs d’un ralentissement de la récupération comme en témoigne plusieurs variables mécaniques et marqueurs inflammatoires liés aux dommages musculaires de l’activité. Le groupe placebo de l’étude n’ayant pas eu recours à l’utilisation du froid, récupère plus rapidement.

Conclusion : Les effets à très court terme de l’utilisation de techniques de froid pour accélérer la récupération ne sont pas probants. Néanmoins, lors d’épreuves sportives dans un environnement très chaud, c’est efficace.

La dernière étude montre quand même que le froid serait plus indiqué dans les épreuves répétitives intense mais qu’il n’est clairement pas indiqué en récupération après un sport d’endurance (marathon), voir même délétère.

A 24h les témoins de l’état de fatigue musculaire sont malheureusement plus dégradés après avoir eu recours à l’utilisation d’une technique de récupération par le froid.

Les action à long terme de la Cryothérapie

Stock de glycogène :

Au cours de la période de récupération, qui s’étale sur plusieurs heures voir mêmes jours pour des exercices de très longues distances et d’intensités soutenues, l’organisme a besoin de refaire ses stocks énergétiques.

La resynthèse des stocks de glycogène est primordiale pour la performance sportive en endurance (Costill et al. 1992). A ce jour, les études ont regardé l’influence des techniques d’application de froid sur la synthèse de glycogène musculaire post-exercice sont sans équivoque :

« Il n’y a aucun effet possible du froid quelque soit les techniques pratiquées (I’immersion

eau froide, exposition à l’air froid), appliqué localement, par des packs de glace sur les quadriceps, les réserves de glycogène musculaire seraient mêmes atténuées. (Tucker et al. 2012) »

Dommages musculaires :

Quelque soit l’exercice et notre niveau d’aptitude physique, celui-ci a pu induire des dommages musculaires. Les effets sont très ressentis dès 24h après l’activité et le pic douloureux à 48h. Les douleurs sont la conséquence d’altération des tissus avec la formation d’oedème. La présence d’oedème empêche les apports d’oxygène aux muscles et les échanges entre les compartiments.

L’effet du froid sur la vasoconstriction des capillaires pourrait diminuer le flux sanguin. Si cela sonne bien à quelques évidences prêts, les apports de la recherche démontre que dans les faits, l’apport de froid pourrait même aller jusqu’à altérer la récupération suite à ces dommages :

  • Comme souligne Ihsan et al. (2016), l’immersion en eau froide est inefficace pour réduire les dommages musculaires post-exercice induits par une forte composante excentrique à l’exercice mais serait plus efficace pour améliorer la performance de récupération d’exercice d’endurance.
  • En ce qui concerne la whole body cryotherapy (WBC), peu de preuve apporte une évidence de son efficacité pour améliorer la récupération fonctionnelle lors d’exercice à forte composante excentrique (Bleakley et al. 2014 ; Costello et al. 2015).
  • Lombardi et al. (2017) démontre dans leur revue de synthèse que l’utilisation de WBC serait plus efficace dans des activités induisant peu de dommage musculaire.

Effet sur la douleur

La large revue de synthèse (Costello et al. 2015) rapportant pas moins de 17 études et regroupant un panel de 366 sujets comparant les effets de l’immersion en eau froide sur la prévention des douleurs musculaires post-exercice à du repos ou aucune autre intervention pour favoriser la récupération, ne montre aucune différence dans la gestion de la douleur immédiatement après l’exercice, mais trouvent une douleur plus faible de 24 à 96h après l’exercice.

A ce jour, aucun mécanisme ne semble expliquer certains résultats positifs obtenus même si lessujets rapportent une diminution de la perception des douleurs liées aux DOMS ou d’effort (Echelle de Borg) (Hohenauer et al. 2015).

A retenir sur la Cryothérpie 

Les effets positifs

  1. Efficaces en post-traumatique sur la réduction de la douleur peu importe le protocole utilisé.
  2. Le froid couplé à de l’exercice thérapeutique et la compression améliore significativement la fonction et le retour au sport précoce après un traumatisme.
  3. Lors d’épreuves sportives dans un environnement très chaud, c’est efficace.
  4. La dernière étude montre quand même que le froid serait plus indiqué dans les épreuves répétitives intense.
  5. La technique la plus probante pour diminuer la perception de douleur induite par les DOMS est l’immersion en Eau froide. L’activité physique, couplé au froid ainsi qu’à la compression serait rééllement intéressante.

Les effets négatifs

  1. Les effets à très court terme de l’utilisation de techniques de froid pour accélérer la récupération ne sont pas probants.
  2. Le froid n’est clairement pas indiqué en récupération après un sport d’endurance (marathon), voir même délétère.
  3. A 24h les témoins de l’état de fatigue musculaire sont malheureusement plus dégradés après avoir eu recours à l’utilisation d’une technique de récupération par le froid.
A propos de l'auteur
Thomas Graziani
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