S’il existe plusieurs types de fractures du poignet, pouvant concerner différents os ou trouver des causes diverses, le traitement inclura toujours une immobilisation, à l’aide d’une attelle de poignet ou d’un plâtre, mais il existe aussi d’autres solutions. Nous vous présentons dans cet article les symptômes, les différents types de fractures du poignet et les traitements possibles.
Les symptômes du poignet cassé
Une fracture au poignet peut, selon son type, comprendre différents symptômes. Nous vous aidons à les reconnaître.
Les signes évocateurs d’une fracture
Les principaux symptômes d’une fracture au poignet sont les suivants :
- Douleur immédiate au poignet.
- Difficulté à bouger la main.
- Gonflement au niveau du poignet.
- Hématomes.
- Déformation de l’articulation.
Différences entre fracture, entorse et fissure
Une fracture est un os brisé en plusieurs morceaux tandis que lors d’une fêlure la cassure ne traverse pas complètement l’os. Une entorse ne concerne pas les os, mais les ligaments, qui peuvent être détendus ou déchirés.
Les diagnostics à effectuer
Constater les symptômes n’est pas suffisant pour diagnostiquer une fracture du poignet. Il faut pour cela réaliser auprès d’un médecin les examens décrits ci-dessous.
L’examen clinique
L’examen clinique se base sur une phase de dialogue entre le médecin et le patient et sur un examen physique, lors duquel le docteur va vérifier l’axe du poignet, observer un éventuel œdème ou une ecchymose, vérifier la mobilité de l’articulation, procéder à des palpations, et vérifier la sensibilité dans les doigts.
Les examens d’imagerie
Le diagnostic doit être confirmé par radiographie du poignet, ou un scanner médical. Si le médecin soupçonne une entorse, il peut également demander une IRM ou une échographie du poignet.
Les différents types de fractures du poignet
Il existe différents types de fractures du poignet, décrites ci-dessous.
Fractures fréquentes
Les deux fractures du poignet les plus fréquentes sont les fractures du radius distal (extrémité du long os de l’extérieur de l’avant-bras) et les fractures du scaphoïde (un des petits os du poignet). Le cubitus, deuxième os de l’avant-bras, est plus rarement touché.
Les fractures du poignet du radius distal sont parfois plus spécifiques :
- La fracture de Pouteau-Colles : le fragment brisé du radius a alors bougé vers l’arrière, souvent en résultat d’une chute sur la main tendue.
- La fracture de Goyrand-Smith : le fragment s’est dirigé vers la paume de la main, généralement suite à une chute ou un coup sur le dos de la main.
- La fracture en motte de beurre : c’est un tassement de l’os fréquent chez les enfants qui ont les os encore un peu mous.
Autres classifications
On peut désigner une fracture du poignet par l’os qui est touché, mais aussi par d’autres spécificités :
- La fracture déplacée : les différentes parties de l’os brisé se sont séparées et ne sont plus en contact.
- La fracture articulaire : elle touche l’articulation, c’est-à-dire l’endroit où différents os se rencontrent. Il y a un risque à long terme d’arthrose.
- La fracture ouverte : c’est une fracture accompagnée d’une plaie, par laquelle apparaît l’os brisé. Elle s’accompagne d’un risque d’infection. C’est un cas rare pour le poignet.
- La double fracture : elle se caractérise par deux cassures différentes, sur le même os ou sur deux os. Pour le poignet, ce peut être une fracture simultanée du radius et du cubitus, les deux os de l’avant-bras.
- La fracture de fatigue : elle ne survient pas suite à un traumatisme soudain mais à des mouvements répétés, qui forment une micro-fracture. C’est une fracture qui touche beaucoup les sportifs et qui peut aussi survenir en cas d’ostéoporose.
Cas particuliers
Certains cas de figure peuvent représenter des cas particuliers qui nécessitent une attention ou des soins soutenus :
- La fracture du poignet chez l’enfant ou l’adolescent : l’immobilisation pour soigner une fracture du poignet chez un enfant ou un adolescent est plus courte mais ces patients présentent un risque à cause de leur cartilage de croissance. C’est une partie de l’os qui est constituée de cartilage, qui va s’allonger pour permettre la croissance des os. Si le cartilage de croissance est fracturé, l’os peut alors se déformer voire s’arrêter de grandir.
- La fracture du poignet chez la personne âgée : avec l’âge, les os se fragilisent et le risque de fracture du poignet augmente. L’ostéoporose est une maladie qui touche particulièrement les personnes âgées. C’est la maladie osseuse la plus fréquente au monde, et elle touche presque 20 % de la population (A), principalement les seniors. Elle se caractérise par une diminution de la masse osseuse, et donc une fragilisation des os.
- La fracture de la tête radiale : elle touche aussi le radius, mais à son autre extrémité, celle située au niveau du coude. Elle cause parfois aussi des douleurs au poignet, si bien qu’il est nécessaire de poser un diagnostic fiable pour les différencier.
Les traitements à suivre
Les différents traitements pour soigner une fracture du poignet sont décrits ci-dessous.
Traitements non chirurgicaux
Dans la plupart des cas, il est possible de guérir une fracture du poignet sans chirurgie. Pour consolider l’os, on va alors procéder à une immobilisation de l’articulation, à l’aide d’un plâtre, d’une attelle, d’une résine ou d’une orthèse. La durée de l’immobilisation dépend de chaque cas, mais s’étend le plus souvent sur 6 semaines. Une semaine après la pause du plâtre ou du dispositif d’immobilisation, le médecin peut effectuer une nouvelle radio de suivi, pour vérifier qu’il n’y a eu aucun nouveau déplacement osseux. Dans les cas de fracture déplacée, le médecin peut manipuler le poignet afin de réaligner les fragments d’os.
Traitement chirurgical
Certains cas de fractures complexes, notamment des fractures ouvertes, déplacées ou instables, nécessitent une opération chirurgicale. Celle-ci doit être réalisée très tôt après la blessure, puisqu’attendre une semaine seulement après la fracture multiplie par trois le risque de douleurs chroniques (B). L’opération aura souvent lieu sous anesthésie locorégionale, qui désensibilisera tout le bras. Il s’agit alors de fixer et de stabiliser les fragments d’os à l’aide d’une plaque vissée ou de broches percutanées. L’opération est en principe suivie de 6 semaines d’immobilisation à l’aide d’un plâtre ou d’une résine. Les broches sont ensuite retirées au bloc opératoire, tandis que la plaque peut être laissée. La cicatrisation de la peau dure en général 15 jours, mais celle des tissus profonds nécessite plus de temps et s’accompagne généralement d’une rééducation.
Soulager la douleur et éviter les complications
L’immobilisation du poignet à l’aide d’un plâtre, d’une attelle de poignet souple ou d’un autre dispositif permet de soulager les douleurs. Appliquer de la glace ou avoir recours à des médicaments antalgiques peut également amoindrir la douleur.
Une fracture du poignet peut aussi comprendre des complications, si bien qu’il est important d’obtenir un suivi médical rapide et de surveiller l’apparition d’œdème, de douleurs persistantes, de doigts engourdis ou d’un refroidissement de la peau.
Rééducation du poignet
La rééducation du poignet accompagnée d’un kinésithérapeute permet de restaurer la force et la mobilité. Les exercices sont réalisés directement dans le cabinet de kinésithérapie ainsi qu’à domicile, pour pouvoir effectuer plusieurs petites séances courtes par jour. Ils comprennent des mouvements circulaires du poignet, le serrage du poing ou d’une balle, et des mouvements de la main de gauche à droite et de haut en bas.
Reprise des activités : durée de guérison et consolidation
La plupart des activités quotidiennes peuvent être reprises directement après la pause du plâtre. Il faut toutefois attendre le retrait du plâtre pour conduire, de même qu’il est fortement déconseillé de le faire avec une attelle. La reprise du travail dépend de l’activité, les professions sédentaires nécessitent souvent 4 à 6 semaines d’arrêt tandis que les professions manuelles requièrent 6 à 10 semaines. Les sports cardio qui ne mobilisent pas le poignet peuvent souvent être repris dès 4 semaines après le retrait du plâtre tandis qu’il faudra attendre au moins 3 à 4 mois pour les sports de contact.
FAQ : les questions que vous vous posez
Nous répondons ci-dessous aux questions les plus fréquentes sur les fractures du poignet.
Combien de temps dure une fracture du poignet ?
La consolidation osseuse nécessite en général 6 semaines, mais le rétablissement de la mobilité nécessite 3 à 8 mois.
Est-ce qu'une fracture peut être peu douloureuse ?
Une fracture du poignet peut ne pas faire très mal.
Peut-on avoir une fracture sans gonflement ?
Il est possible d’avoir une fracture sans gonflement, bien que cela soit plutôt rare.
Quand peut-on retirer le plâtre ou l’attelle ?
La durée de l’immobilisation doit être définie par le médecin-orthopédiste. En moyenne, elle dure 6 semaines.
Peut-on conduire avec un poignet fracturé ?
Il est interdit de conduire avec un plâtre, tandis que l’attelle est fortement déconseillée car elle entrave les mouvements et les assurances pourraient refuser de couvrir un accident éventuel.
Quels exercices faire pour retrouver la mobilité ?
Voici quelques exercices de rééducation pour retrouver sa mobilité du poignet après une fracture, à répéter chacun une quinzaine de fois par jour :
- Laissez tomber votre main du rebord d’une table, paume vers le bas, et relevez la main vers le haut.
- Dans la même position, faites pivoter votre poing dans le sens des aiguilles d’une montre, puis l’inverse.
- Debout, tendez votre bras en avant, paume vers le bas et utilisez l’autre main pour fléchir doucement le poignet vers l’arrière.
Quels sont les risques de complications ?
Parmi les complications possibles, on retrouve une raideur des doigts ou du poignet, une algodystrophie (poignet gonflé et douloureux), une perte de sensibilité et l’arthrose.
Que faire si la douleur persiste après la guérison ?
Il est alors indispensable de consulter un médecin qui procédera à des examens complémentaires et prescrira éventuellement de la kinésithérapie, un traitement médicamenteux ou une opération chirurgicale. Il peut s’agir d’un cal vicieux, (os consolidé dans une mauvaise position), d’un début d’arthrose ou d’un syndrome douloureux régional complexe (SDRC), qui apparaît dans 32 % des fractures du radius distal (C).
Peut-on bouger les doigts quand on a le poignet cassé ?
On peut généralement bouger les doigts après une fracture du poignet mais l’œdème et la douleur peuvent parfois limiter les mouvements.
Fracture du poignet : quel arrêt de travail prévoir ?
Le médecin prévoit généralement un arrêt de travail compris entre 4 et 10 semaines selon la nature de la profession.
Références
(A) Gullborg, E. J., Kim, J. H., Ward, C. M., & Simcock, X. C. (2024). Optimizing treatment strategies for distal radius fractures in osteoporosis: a comparative review. Medicina, 60(11), 1848.
(B) Julian, K. R., Truong, N. M., Leversedge, C., Kwong, J. W., Rosinski, A., Kamal, R. N., & Shapiro, L. M. (2023). Does time to surgery for distal radius fractures impact clinical and radiographic outcomes? A systematic literature review. Current orthopaedic practice, 34(5), 229-235.
(C) Wang, A., Lefaivre, K. A., Potter, J., Sepehri, A., Guy, P., Broekhuyse, H., ... & Stockton, D. J. (2024). Complex regional pain syndrome after distal radius fracture: a survey of current practices. PloS one, 19(11), e0314307.
