La cryothérapie, ou thérapie par le froid, consiste à utiliser le froid pour ses bienfaits sur le corps. Si le recours au froid pour soulager certains maux date de l’Antiquité, la cryothérapie, notamment en cabine, jouit d’une popularité nouvelle aussi bien en médecine que chez les athlètes de haut niveau ou les sportifs amateurs. Mais est-ce que la cryothérapie comporte aussi des dangers ou des effets secondaires ? On vous livre tout dans cet article !
Les effets secondaires possibles
La cryothérapie offre de nombreux bénéfices, aussi bien pour les personnes souffrant de pathologies ou de blessures que pour les sportifs. Elle permet en effet un soulagement des douleurs chroniques, qu’elles soient osseuses, musculaires ou articulaires (arthrose…), les inflammations, certaines maladies de la peau, une accélération de la récupération sportive, une diminution de la fatigue, une amélioration de l’humeur, une limitation des œdèmes et un effet anti-inflammatoire après une blessure. La pratique est d’autant plus populaire qu’elle peut facilement être réalisée à domicile, en utilisant une machine de cryothérapie portable.
Un autre bénéfice de cette technique : aucun effet indésirable majeur n’a été mis en évidence (A) (B) ! Un sondage réalisé en 2023 auprès de 700 sportifs (C) rapporte d’ailleurs que les utilisateurs n’ont signalé aucun effet indésirable. Certains effets indésirables mineurs existent toutefois, à savoir des rougeurs, des douleurs au moment de l’exposition, et dans des cas plus rares, des brûlures ou des maux de tête (A) (D).
Les personnes à risques et dangers éventuels
Le principal danger lié à la cryothérapie est l’auto-administration à la maison ou en centre de remise en forme sans consultation d’un docteur, qui peut s’avérer risqué dans les cas de contre-indications ou de mauvaise utilisation, par exemple en ne suivant pas les recommandations de temps d’exposition ou de température. Les risques concernent surtout la cryothérapie corps entier (CCE), c’est-à-dire englobant tout le corps, comme lors d’une séance en cabine ou d’un bain froid. La cryothérapie plus localisée, par l’utilisation d’une poche de froid ou d’une attelle de cryothérapie, par exemple, comporte moins de risques.
Parmi les contre-indications de la cryothérapie, on trouve alors les personnes touchées par :
- Diverses affections de la circulation sanguine (syndrome de Raynaud, thrombose, artériopathie, insuffisance vasculaire…) ;
- Diverses maladies cardiaques (coronaropathie, antécédents d’infarctus, angine de poitrine…) ;
- Le port d’un pacemaker, en raison du risque lié aux variations de température extrêmes ;
- Des antécédents d’AVC ;
- L’hypertension artérielle, car le choc thermique augmente la pression artérielle ;
- Une grossesse connue ;
- Des céphalées de tension ;
- La sensibilité au froid (asthme au froid, urticaire chronique au froid…) ;
- L’épilepsie ;
- Des pathologies urinaires ou rénales ;
- Certains cas d’affections cutanées. (A)(C)
Les précautions à prendre pour une utilisation en toute sécurité
Pour profiter des bénéfices de la cryothérapie, que ce soit à la maison ou dans un centre de remise en forme, il faut suivre quelques précautions de sécurité (C) :
- Effectuer des contrôles auprès d’un professionnel de santé, le plus souvent un kinésithérapeute ou un médecin généraliste, notamment si l’on souffre d’une maladie chronique, de blessure ou d’infection, et surtout pour pratiquer la cryothérapie corps entier (CCE) en institut ou à la maison.
- Respecter les consignes d’utilisation du dispositif que l’on utilise, à savoir la durée d’exposition et la température préconisée. Pour une poche de glace, la durée recommandée est généralement de 20 minutes, tandis qu’elle sera de 10 minutes à environ 10 °C pour un bain glacé et de 2 à 3 minutes à environ – 110 °C pour une cabine de cryothérapie.
- Bien se sécher la peau du corps et du visage ainsi que les cheveux avant une séance de CCE en cabine, car l’humidité sur la peau peut provoquer des brûlures. Éviter les crèmes ou huiles sur la peau.
- Se protéger les extrémités en portant des gants et des chaussettes, lors d’une séance en cabine.
- Ne pas faire de séance si l’on est malade, fiévreux ou alcoolisé.
En respectant ces précautions simples, vous limitez grandement les risques tout en profitant pleinement des bienfaits de la cryothérapie. Utilisée avec bon sens, elle peut alors devenir un véritable allié pour la récupération, la santé et le bien-être au quotidien.
Références
(A) Disasi, S., Trebuchet, A., & Quesnot, A. Effets de l'adjonction de la cryothérapie à un programme de rééducation conventionnel.
(B) Forest, V., Campos, L., Péoc’h, M., Guyotat, D., & Vergnon, J. M. (2005). Mise au point d’un modèle d’étude des effets d’une cryothérapie sur des tumeurs pulmonaires. Pathologie Biologie, 53(4), 199-203.
(C) Frery, P., Ruffault, A., Esculier, J. F., Poignard, M., Prince, C., Dubois, B., & Edouard, P. (2023). L’utilisation du froid intense par les patients en traumatologie du sport: étude par questionnaire en ligne auprès de 696 sportifs. Journal de Traumatologie du Sport, 40(1), 21-26.
(D) INSERM. (2019). Évaluation de l’efficacité et de la sécurité de la cryothérapie du corps entier à visée thérapeutique. https://www.inserm.fr/rapport/evaluation-de-lefficacite-et-de-la-securite-de-la-cryotherapie-du-corps-entier-a-visee-therapeutique-2019/.
