Pourquoi porter des chaussettes de contention en voyage ?

Publié le 25/07/2022 Temps de lecture: 8 minutes

Pourquoi porter des chaussettes de contention en voyage ?

Porter des chaussettes ou bas de contention pour voyager, c'est bon pour la santé ! Nous vous expliquons au travers de cet article pourquoi. En premier lieu, les dispositifs médicaux de contention compression sont des procédés thérapeutiques naturels. Leur port, lors des voyages, est essentiel notamment en prévention de la thrombose veineuse liée principalement à la position assise immobile. Faciles à enfiler, confortables, élégants et résistants, les bas de voyage et chaussettes de voyage sont en effet au cœur de la médecine du voyageur aérien, terrestre et maritime. Il est donc indispensable que les passagers, qu'ils soient actifs, retraités ou encore étudiants, comprennent leur fonctionnement et surtout l’importance de la classe de compression, prescrite par un professionnel de santé.

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Porter des collants, chaussettes ou bas de contention en prévention de la thrombose du voyageur

Le traitement préventif et curatif par compression ou contention consiste à exercer une pression régulièrement dégressive de la cheville à la cuisse à l'aide d'un collant, bas ou chaussette de contention spécialement conçu. La combinaison technique de fibres peu ou non élastiques (contention) et élastiques (compression) présente dans ces dispositifs tel que le bas de contention avion permet de réduire la dilatation des veines, augmenter le débit sanguin et le retour veineux tout en délivrant une action anti douleur et anti œdémateuse. Sachant qu’un vol en haute altitude entraîne un état d’hypercoagulabilité et des conditions environnementales d’hypoxie, de déshydratation,… prédisposant aux troubles thromboemboliques. Ainsi, tout vacancier(ères), femmes et hommes d’affaires, sportifs(ves), étudiants(tes),… se doivent de consulter au préalable son médecin généraliste (ou se renseigne auprès de son kinésithérapeute, infirmier, sage femme, pédicure-podologue, phlébologue, chirurgien...) avant de prendre l’avion quelle que soit la durée de vol pour la prescription de la classe de compression adaptée à sa situation afin d'éviter les risques de thrombose veineuse.

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Les vols long courrier et la phlébite

Cette formation d’un caillot dans un vaisseau sanguin ou dans une cavité du cœur, pendant ou après le vol, est devenue un véritable problème de santé publique : 1 personne sur 4 meurt dans le monde d’une maladie consécutive à une thrombose [ISTH.2022]3 telle l’embolie pulmonaire, le syndrome post-phlébite. Elle peut être soit symptomatique (œdème, rougeur, douleurs des jambes ou des mollets), soit asymptomatique. Ce risque de thrombose est aussi appelé syndrome de la classe économique, syndrome de la station assise prolongée ou phlébite du transport. Il est important de ne pas le confondre avec le « jet-lag » relatif exclusivement au décalage horaire des long-courriers. Aujourd’hui, les études sont unanimes : les passagers de la classe affaires (business class) et de première classe (first class) sont susceptibles de développer une thrombose au même titre que les passagers de la classe économique (economy class). Les mi-bas de contention de classe 2 sont recommandés pour les passagers aériens en bonne santé. L’organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) estime que près de 2,3 milliards de personnes ont pris l’avion en 20211.

  • Sur un vol aérien de moins de 4 heures, le risque de thrombose veineuse profonde (TEV) est deux fois plus élevé que chez les personnes qui ne voyagent pas et, ce aussi dans les 4 semaines suivant le voyage en avion2.
  • Lors des vols long-courriers, le risque de TEV est trois fois plus élevé.

Afin de répondre à la problématique de santé majeure « comment éviter de faire une phlébite en avion », la Société Française de Phlébologie4 conseille les approches non-pharmacologiques et non-invasives suivantes quelle que soit la durée de voyage :

  • le port de mi bas de compression de classe 2 (15,1 à 20 mmHg) au minimum,
  • une hydratation régulière sans alcool (eau),
  • la mobilisation des jambes et des étirements soit en restant assis, soit en marchant dans l’avion,
  • de ne pas croiser les jambes au cours du vol,
  • de ne pas prendre de somnifère pendant le vol,
  • la prescription d’une héparine de faible poids moléculaire en cas d’antécédents d’embolie pulmonaire, indique la Médecine Aéronautique et des voyages aériens.
  • le port de vêtements qui ne serrent pas.

Les nombreuses études cliniques randomisées convergent aussi en ce sens tout en apportant une précision majeure : le port de bas de compression graduée dégressive en prévention de l’œdème et de la réduction de l’incidence de la thrombose veineuse est une preuve scientifique de haute confiance. Ainsi, il est suggéré que le port de bas de contention en avion est aussi bénéfique pour les passagers et pilotes souffrant au quotidien d’inconfort et de douleur des membres inférieurs [L.Ferreira da Silva. 2021]5.

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Comment savoir si vous avez besoin de bas de contention en avion ?

Les conditions ou maladies permettant d’identifier les personnes à risque de développer une thrombose veineuse profonde lors d'un voyage en avion sont les suivantes :

Critères des passagers et pilotes à risque élevé de développer une TVP en avion :Critères des passagers et pilotes à risque moyen de développer une TVP en avion :Critères des passagers et pilotes à plus faible risque de développer une TPV en avion :
le cancer évolutif, après une chirurgie récente, l’œdème des membres inférieurs,
les antécédents de thrombose profonde, d’insuffisance veineuse ou d’embolie pulmonaire, d’accident vasculaire cérébral (AVC), la grossesse, la prise de contraceptifs oestroprogestatifs (« pilule »),
les troubles d’hémostase, le tabagisme. l’excès de poids et l’obésité,

la maladie pulmonaire ou cardiovasculaire chronique,

  la présence de varices,
la tendance héréditaire de thrombophilie (coagulation).   l’âge supérieur à 70 ans,
    le traitement hormonal substitutif (THS) lors de la ménopause,
    la grande et petite taille.

 

En cas de score à risque élevé de TVP en avion ou de maladies respiratoires, votre professionnel de santé pourra vous faire passer des examens médicaux complémentaires, un test d’aptitude pour voyager en avion et vous prescrire des bas de contention de classe 3 ou 4 (20,1 à 36 mmHg et supérieur à 36 mmHg),…Enfin, les athlètes d’endurance et coureurs de fond peuvent aussi développer une thrombophlébite en vol [J. Cardiol 2021]6. Cela s’explique par la présence de lésions des cellules endothéliales consécutives aux microtraumatismes répétés au niveau des jambes. Le tonus vasculaire et le débit sanguin ne sont plus « contrôlés » correctement.

Lutter contre les jambes lourdes sur un long voyage

Les chaussettes de compression de classe 1 à 2 sont recommandées lors de voyage en voiture (en autocar) et également en ferry lors d'une croisière. En activant la circulation sanguine, les chaussettes de contention voyage contribuent à soulager des douleurs inconfortables liées à la position assise prolongée, non seulement en avion, mais aussi en voiture, en train, en bateau ferry et en autocar. Elles « prennent le relais » de la pompe musculaire qui ne peut plus jouer pleinement son rôle. Le retour veineux vers le cœur lors de la station assise, inévitable lors du chassé-croisé des vacances avec bouchons interminables, est ralenti. Il en est de même lors des longues traversées annuelles en ferry pour rejoindre sa famille ou lors des déplacements touristiques. Enfin, les chaussettes anti douleurs et anti varices sont aussi de précieuses alliées pour les voyages en autocar ou en train où le sang a tendance à s’accumuler dans les jambes dans un espace restreint pendant plusieurs heures.

Si des pauses s’imposent toutes les 2 heures en voiture et en autocar, elles sont malheureusement difficiles à mettre en place lors d’un trajet longue durée dans les autres modes de transport précités. En ce sens, plusieurs modèles peuvent être prescrits :

  • les chaussettes de contention classe 1 pour la voiture,
  • les chaussettes de contention classe 2 pour le car (ou les collants de contention classe 3).

Votre professionnel de santé établira une ordonnance indiquant la classe de contention (ou force de compression) anti stase, anti œdème pour lutter contre la sensation de jambes lourdes et prévenir la phlébite liée au voyage.

Combien de temps avant de partir en voyage faut-il mettre ses bas ou chaussettes de contention ?

Le risque de thrombose veineuse est possible au cours d’un voyage, mais aussi après. Cependant, peu de statistiques précises existent à ce jour pour connaître le risque absolu de thrombose après un voyage. Il semblerait que ce dernier soit 2 à 4 fois plus élevé après un voyage en avion. C’est pourquoi, le port bilatéral des bas de contention est recommandé dès le lever, tout au long du voyage, et tant que le risque de formation d’un thrombus (caillot sanguin) persiste après le voyage. Au regard des études actuelles, la survenue de cette éventuelle complication est estimée à plusieurs semaines après le voyage en position assise prolongée. Il semblerait inutile de les garder les nuits succédant le voyage car le risque de stase veineuse est faible en position allongée. Un avis médical est toujours vivement recommandé pour la prescription éventuelle de bas de contention sans les orteils pour la nuit.

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Combien de temps après le vol peut-on enlever ses bas ou chaussettes de contention ?

En règle générale, le port des bas de contention est recommandé pendant toute la durée du vol, ainsi que pendant une période de temps après l'atterrissage. Cette période peut varier, mais on conseille généralement de les garder pendant quelques heures après le vol pour aider à prévenir les problèmes circulatoires.

Lorsque vous envisagez d'enlever vos bas de contention, vous pourriez considérer les facteurs suivants :

  • L'avis du professionnel de santé : Suivez les recommandations spécifiques de votre médecin concernant la durée pendant laquelle vous devez porter vos bas de contention.
  • La durée du vol : Si vous avez effectué un court vol, il pourrait être plus sûr de garder les bas pendant quelques heures après l'atterrissage. Pour les vols long-courriers, vous pourriez envisager de les garder un peu plus longtemps.
  • L'état de vos jambes : Si vous ressentez des douleurs, des gonflements ou tout autre symptôme après le vol, il pourrait être préférable de garder les bas de contention plus longtemps, selon les conseils de votre médecin.
  • L'activité physique : Si vous avez prévu de marcher ou de bouger beaucoup après le vol, garder les bas de contention pourrait être bénéfique.

Il est crucial de rappeler que vous devriez toujours suivre les instructions de votre médecin en matière de port des bas de contention et de tout autre dispositif médical. Ils sont les mieux placés pour évaluer votre condition médicale et vous donner des conseils personnalisés. Si vous avez des inquiétudes concernant vos jambes ou votre circulation sanguine après un vol, consultez toujours un professionnel de santé pour obtenir des conseils appropriés.

Quelle longueur de dispositif de contention choisir pour un voyage ?

Il semblerait que la longueur de compression contention ne soit pas un facteur à visée médicale, mais plutôt d’ordre esthétique et pratique. Le médecin généraliste indique sur l’ordonnance le type de bas. Le bas de contention pour les voyages se décline en plusieurs versions phares :

  • le bas jarret ou chaussette de contention (ou de compression) s’arrête juste au-dessous du genou,
  • le mi-bas de compression monte juste au-dessus du genou. C’est en quelque sorte la version longue de la chaussette,
  • le bas ou bas-cuisses de contention qui s’autofixe au milieu de la cuisse pour sa version courte. La déclinaison longue en haut de la cuisse est particulièrement plébiscitée par les femmes en substitution des collants de compression,
  • le collant maternité de compression couvre des pieds à la taille. Sa conception, fruit de plusieurs années de recherche, s’adapte parfaitement à l’évolution du corps de la femme enceinte.

 

Afin d'éviter la survenue d’une thrombose liée au voyage, affection grave susceptible de se compliquer en syndrome post thrombotique ou en embolie pulmonaire, n’hésitez pas à prendre rendez-vous chez votre médecin traitant ou spécialiste ! Après un examen clinique et/ou la lecture d’un examen spécifique, il pourra vous délivrer sans danger une compression / contention de voyage adaptée à vos besoins. Vous retrouverez listées en page 3 du document de la Haute Autorité de Santé HAS les contre-indications de port d’une compression médicale et les classes de compression. Le contenu de cet article est un partage d’informations qui ne peut en aucun cas remplacer l’avis de votre médecin généraliste ou spécialiste. Il est nécessaire de consulter un professionnel de santé pour la prescription d’une contention ou d’une compression adaptée à votre parcours de santé, quel qu’il soit.

Bibliographie

1OACI. (17 janvier 2022) Communiqué
2;PK MacCallum et al. (2011) Cumulative flying time and risk of venous thromboembolism
3ISTH. Worldthrombosisday.com (2022) Journée mondiale de la thrombose
4SFB. (2014) compression médicale et voyages aériens
5L. Ferreira da Silva et al. (2021) Graduated compression stockings as a prophylactic measure in venous thromboembolism and edema of lower limbs triggered by air travel : a systematic review of clinical trials
6K.Thao et al. (2010) Deep venous thromboembolism in a triathlete

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